29 November 2017 Me Bertrand COHEN-SABBAN

La plainte pour harcèlement visant le député LREM Christophe Arend classée sans suite

“Certains messages envoyés par la plaignante au député s’interprètent plutôt comme des avances faites par la plaignante au député, et pas l’inverse.”

La plainte pour “harcèlement et agression sexuelle” visant le député LREM de Moselle, Christophe Arend, a été classée sans suite ce mercredi 29 novembre en raison du “comportement ambigu” de la plaignante, a-t-on appris auprès du parquet de Sarreguemines.

Le député de Moselle a été entendu vendredi, ont indiqué des sources concordantes. Mais l’audition de “nombreux témoins”, pendant cinq semaines “d’enquête approfondie, a permis de mettre en lumière de nombreuses incohérences et contradictions dans les déclarations de la plaignante”, a indiqué à l’AFP le procureur de la République à Sarreguemines, Jean-Luc Jaeg.

Les enquêteurs ont en outre récupéré un “nombre assez important de messages échangés entre la plaignante et le député”. “Il ressort de ces échanges que la plaignante a envoyé de nombreux messages à connotation sexuelle à M. Arend”, a souligné le procureur.

“Certains messages envoyés par la plaignante au député s’interprètent plutôt comme des avances faites par la plaignante au député, et pas l’inverse”, a précisé M.Jaeg.

Plainte pour “dénonciation calomnieuse”

Les accusations de cette ancienne attachée parlementaire du député, dans la foulée des révélations de l’affaire Weinstein et du phénomène “Balance ton porc”, avaient suscité une vive émotion dans la classe politique. Après avoir fourni de nombreux détails à la presse, cette femme avait déposé plainte à la mi-octobre, l’accusant d’avoir multiplié “les remarques sexistes” mais aussi de l’avoir agressée sexuellement, et d’avoir “tout fait pour (la) faire craquer”.

“Les enquêteurs n’ont également trouvé aucun message contenant des avances de la part de M. Arend envers la plaignante”, a observé le magistrat. La plainte pour “harcèlement et agression sexuelle” a donc été classée sans suite.

C’est aujourd’hui sans surprise que la plainte machiavéliquement déposée le 20 octobre 2017 a été classée sans suite (…) après une enquête dont notre système judiciaire peut s’enorgueillir”, s’est félicité l’avocat de M. Arend, Bertrand Cohen-Sabban, dans un communiqué transmis à l’AFP.

“La trentaine de personnes interrogée a torpillé les affabulations de celle qui aujourd’hui change de camp: du statut de victime autoproclamée, elle siégera désormais sur le banc des prévenus au regard de ce qui n’est autre chose qu’une dénonciation purement et simplement calomnieuse”, a-t-il poursuivi en précisant qu’elle encourait “5 années d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende outre les dommages et intérêts qui lui seront réclamés et qui seront reversés à une association de – vraies – victimes”.

Le député avait contesté, dans un courrier envoyé fin octobre aux élus de son groupe, “ces atrocités que l’on me prête de façon malveillante” et avait déposé plainte pour dénonciation calomnieuse. Il avait ajouté faire “pleinement confiance en la justice” et s’était dit “certain qu’elle saura(it), en temps utile, déclarer (s)on innocence”.

Le groupe LREM à l’Assemblée avait réagi à l’époque en condamnant “toute forme de violence et de harcèlement”. “Il appartient à la justice et à elle seule de faire la lumière”, a encore ajouté le groupe des députés du parti présidentiel en se refusant à exclure le député Christophe Arend. “Cette situation nécessite qu’il se mette en retrait de toute fonction à l’Assemblée nationale le temps que la justice se prononce”, avait en revanche exigé la députée socialiste Delphine Batho.

Article original : Huffington Post