23 December 2017 Me Bertrand COHEN-SABBAN

Le député Christophe Arend poursuit son accusatrice pour dénonciation calomnieuse

La plainte pour agressions sexuelles et harcèlement contre l’élu LREM avait été classée sans suite. Son ancienne attachée parlementaire va être jugée.

es accusations de son ancienne attachée parlementaire sont allées trop loin pour qu’il en reste là. Christophe Arend, député LREM de Moselle, a décidé de poursuivre Justine Fromont, 20 ans, qui l’avait accusé d’agressions sexuelles et de harcèlement. Son avocat, Me Bertrand Cohen-Sabban, vient de signifier à l’ancienne collaboratrice de l’élu une citation directe pour dénonciation calomnieuse devant le tribunal correctionnel de Sarreguemines, en Moselle. Une procèdure « rapide » qui raccourcit le délai de passage en justice. L’audience devrait se tenir d’ici au printemps 2018.

Dans cette affaire, Christophe Arend a fait l’objet d’une enquête « approfondie » bouclée en cinq semaines. La plainte pour agressions sexuelles et harcèlement contre l’élu a été classée sans suite. Les auditions de nombreux témoins ont permis de « mettre en lumière de nombreuses incohérences et contradictions dans les déclarations de la plaignante », avait indiqué le procureur de la République à Sarreguemines, Jean-Luc Jaeg.

Messages à connotation sexuelle de la plaignante

Les enquêteurs ont récupéré un « nombre assez important de messages échangés entre la plaignante et le député ». « Il ressort de ces échanges que la plaignante a envoyé de nombreux messages à connotation sexuelle à M. Arend », a encore souligné le procureur. Selon nos informations, quelques jours après l’investiture de Christophe Arend, le 18 mai 2017, Justine Fromont s’était présentée au comité de soutien LREM à Forbach avant de proposer ses services en tant que directrice de campagne.

Après avoir été aux côtés du candidat tout au long de la campagne, elle l’avait chaudement félicité, en lui sautant au cou et en enlaçant ses jambes autour de sa taille, après sa victoire au soir du 18 juin face à Florian Philippot, alors bras droit de Marine Le Pen. Justine Fromont avait ensuite été engagée comme attachée parlementaire en poste à Forbach, avant de rompre son contrat à la fin du mois de juillet. Quinze jours après la révélation de l’affaire Weinstein, le 5 octobre, Justine Fromont a déposé plainte contre Christophe Arend. La plaignante avait notamment soutenu que ce dernier s’était vanté, lors d’un déjeuner à l’Assemblée nationale, d’être le « Dominique Strauss-Kahn de Forbach ».

Opportunisme politique, judiciaire et médiatique ?

« L’enquête a démontré que Justine Fromont a su faire preuve d’opportunisme politique en s’adossant à M. Arend alors qu’elle-même n’avait pas obtenu l’investiture En marche ! au mois de mai 2017 », estime Bertrand Cohen-Sabban, l’avocat du député. « Si cet opportunisme politique n’est pas condamnable, il en va autrement de l’opportunisme médiatique dont Justine Froment a fait état, poursuit-il. Elle a craché le nom de mon client aux médias le 20 octobre 2017. Le plus grave reste l’opportunisme judiciaire auquel Justine Fromont s’est adonnée en déposant une plainte dont elle savait, à l’évidence, que les faits dénoncés étaient inexacts. » Sollicitée, l’avocate de Justine Fromont, Me Dominique Boh-Petit, n’a pas donné suite à notre appel.

Article original : Le Point