14 mars 2012 Me Bertrand COHEN-SABBAN

25 ans requis contre le cuisinier de Roeser

Une peine de 23 ans de réclusion a été prononcée vendredi à l’encontre d’un cuisinier portugais de 39 ans domicilié au Luxembourg et jugé aux assises pour le meurtre de deux prostituées thaïlandaises en 2008 à Paris.

Une peine de 23 ans de réclusion a été prononcée vendredi à l’encontre d’un cuisinier portugais de 39 ans jugé aux assises pour le meurtre de deux prostituées thaïlandaises en 2008 à Paris.

Domicilié au Luxembourg au moment des faits, David Rodrigues Meireles, né et grandi pour partie en France, était accusé d’avoir tué, en leur portant de nombreux coups de couteau, deux femmes de 28 ans, découvertes mortes dans un immeuble du XIe arrondissement le 23 décembre 2008.

Interpellé trois jours plus tard dans la capitale, il avait expliqué avoir pris rendez-vous avec les jeunes Thaïlandaises qui proposaient des relations sexuelles tarifées et reconnu les avoir tuées pour leur voler de l’argent destiné à financer un achat de cocaïne.

Au coeur de ce dossier: la personnalité «très particulière» de l’accusé, comme l’a souligné l’avocat général, Pierre Kramer. Sans casier judiciaire ni antécédent connu de violence, cet homme décrit comme gentil, discret, serviable, professionnel talentueux est pourtant l’auteur présumé d’un acte «d’une violence extrême».

Robe Bertrand Cohen-Sabban

Le représentant du parquet a mis l’accent sur l’autre visage de M. Rodrigues Meireles, évoqué par plusieurs témoins: «affabulateur», porteur «d’une part de mensonge et de reconstruction de la réalité très importante», «quelqu’un qui veut maintenir son rang et son train de vie devant ses amis sans en avoir les moyens», et qui, finalement, selon M. Kramer, «a basculé de manière paroxystique».

L’accusé encourait la réclusion criminelle à perpétuité. L’avocat général avait requis une peine de 25 ans de prison, sous les yeux d’un frère d’une victime et de la mère de la seconde, venus de Thaïlande pour assister au procès.

Originaires de familles modestes, les deux jeunes femmes étaient arrivées clandestinement en France en 2007 pour travailler et n’auraient rien confié à leurs familles de leur activité de prostituées.

«Vous avez à juger un acte monstrueux qui n’a pas été commis par un monstre», avaient plaidé Me Bertrand Cohen-Sabban et Charlotte Plantin, avocats de la défense, réfutant que leur client se soit rendu chez les deux femmes avec l’intention de les tuer.

Article original : Wort.lu